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Affiches de spectacles équestres fin XVIIIe siècle
Philip Astley, Charles Hughes et le Sieur Hyam

Les affiches de spectacles sont rares du fait que ce sont par définition des productions éphémères à vocation ponctuelle. Au XVIIIe siècle, les placards publicitaires sont des gravures tirées à un nombre limité d'exemplaires, avant que l'invention de la lithographie en 1796 permettent de baisser les coûts de production. "Placardées", collées, sur les murs elles disparaissent, remplacées par les suivantes. Aussi, en trouver, qui plus est en bon état de conservation, est donc une chance, surtout quand elles se font écho et qu'il est donc possible de les comparer... 

 

Trois affiches de la fin du XVIIIe siècle offrent ainsi une mine d'informations au sujet des spectacles équestres de Philip Astley et Charles Hughes à Londres et du Sieur Hyam à Paris durant les années 1770.

Celle du Sieur Hyam, date de 1774 lorsqu'il s'installe temporairement aux Jardin des Porcherons (dit aussi La Folie Boutin ou Grand Tivoli), dans le 9e arrondissement actuel, où Ruggieri présentait ses feux d'artifices avant la Révolution.

Celle d'Astley est datée de 1776.

Celle de Hughes, non datée, au regard de la similitude du programme est vraisemblablement quasiment, ou tout à fait, de la même année.

Considérer ces trois affiches permet de saisir le détail des programmations des premiers écuyers de spectacles car, à l'époque, les affiches sont des affiches-programmes où le texte domine pour décrire précisément la succession des prestations qui forment le spectacle. Les vignettes d'en-tête illustrent un ou plusieurs exercices équestres types, tandis que les performances sont décrites avec plus ou moins de développement. Les nouveautés ou les temps forts viennent ponctuer de quelques titrailles ou polices plus marquées la composition du texte.

Chez les trois cavaliers, on retrouve en vignette l'exercice, seul ou à deux, de l'équilibre sur plusieurs chevaux "en pleine course" ou "au grand galop" ou encore au saut. Chez Astley et Hughes, tous deux représentent également en-t-ete d'affiche la performance du cavalier en équilibre sur la tête, tirant au pistolet avec sa monture au galop... Les uniformes militaires que l'on distingue par les coiffes et surtout les vestes à brandebourg, les armes au tir, ou en mains (chez Hyam) montrent que le lien avec l'équitation militaire "en pleine action" reste la référence d'origine des exercices.

Le spectacle est 100% équestre, fondé sur les exercices de voltige militaire, les acrobaties à cheval, la dextérité des cavaliers. Les femmes et les enfants paraissent déjà aux côtés des cavaliers comme chez Hughes et chez Hyam - chez Astley aussi bien que cette affiche ci le mes mentionne pas. Le couple ou la famille ancrent la troupe avant tout dans la famille du cavalier. Ce sont les premiers par lesquels l'opportunité de varier et renouveler les performances semblent s'opérer, pas seulement en proposant des numéros acrobatiques à plusieurs mais surtout en offrant une palette de numéros hors des références militaires. La diversification devient en effet un enjeu pour renouveler la programmation des exercices proposés au public, qui plus est avec une concurrence qui s'accroit parmi les écuyers de spectacle, de plus en plus nombreux à la fin du XVIIIe siècle.

Au sujet de la concurrence et de la course à l'imitation entre Astley et Hughes voir Du Théâtre équestre au Cirque, p. 54 et sq.

Astley's_Riding_School_Billboard_1776_©B
Hughes'_Riding_School_Blackfriars_c._177
Sieur_Hyam_Affiche_spectacle_équestre_17
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