top of page

Astley's Olympic Pavilion

L'année 1803 a été désastreuse pour Philip Astley. Le 1er septembre, un incendie anéantit l'Astley's Amphitheatre et quarante maisons adjacentes. Astley est en France, retenu prisonnier depuis le 20 mai à cause de la déclaration de guerre entre la France et l'Angleterre et les guerres napoléoniennes ne lui permettent plus d'exploiter véritablement son établissement parisien. En somme, Astley perd ses deux établissements en trois mois.

Il fait reconstruire l'Astley's pour la saison suivante et, pour bénéficier de la complémentarité d'un second lieu tel que son établissement parisien l'était pour son activité à Lambeth, il souhaite en ouvrir un second et s'établir au coeur de Londres. Il écrit au Lord Chamberlain - qui gère les licences théâtrales - afin d'obtenir le droit de présenter un spectacle dédié à l'équitation de manège : des exercices de Haute école accompagnés de musique. L'appui du Duke of York lui permet d'obtenir sa licence alors même qu'il est extrêmement difficile d'ouvrir de nouvelles salles dans le quartier des major theatres afin d'éviter d'accroître la concurrence de proximité aux théâtres de Drury Lane et Covent Garden.

En septembre 1806, Astley inaugure l'Olympic Pavilion, d'abord bâtiment relativement précaire suivit d'une construction en dur. Directeur de deux établissements et autorisé à s'installer dans le quartier des théâtres, Astley opère une véritable montée en gamme de son spectacle opérée autour de l'argument équestre. En un peu plus de vingt ans, il a conquis une légitimité et une respectabilité qui non seulement le place en unique protagoniste des spectacles équestres de Londres mais le place parmi les établissements incontournables de la capitale. Pour autant, le succès n'est pas si simple.

 

 

 

Philip Astley, Ecole de Mars, Olympic Pavilion 1808

Tel qu'Astley l'exprime dans sa requête du 3 décembre 1804 auprès des autorités (doc. 1), son intention, en ouvrant un second établissement, est d'introduire des exercices équestres accompagnés de musique tels que jamais pratiqués en Angleterre. Il y explique notamment qu'il a développé une telle méthode dont il vante les vertus dans son traité paru en 1801 et dont il vient de rééditer une version abrégée (Astley's System of Equestrian Education). En 1804, la France et la Grande-Bretagne sont à nouveau en paix. La mode française est en vogue à Londres et, surtout, l'art équestre traditionnel hexagonal, bien que restant éloigné des pratiques anglaises, reste une référence majeure.

A défaut de laisser une trace écrite dans la réédition de son ouvrage, donner à voir ce que lui-même met en pratique permet de contribuer à la diffusion des savoirs sans risquer de heurter ceux qui se méfient du sempiternel ennemi. Montrer l'art à la française est donc à la fois original et fashionable. C'est exactement ce qu'il met en oeuvre à compter de 1806. Une estampe de 1808 représente, au sein de l'Olympic Pavilion, son célèbre menuet de l'Ecole de Mars où chevaux et cavaliers interprètent un cotillon et une "country dance", traduction mal adaptée du français "contredanse" exactement dans l'esprit de son projet soumis au Lord Chamberlain quatre ans plus tôt.

L'influence de la Haute école française et des exercices de manèges n'est pas la seule empreinte continentale de son spectacle équestre. Ecole de Mars est une appellation probablement inspirée de l'école éponyme créée durant la Révolution française (de juin à octobre 1794), période où Astley était à Paris. Cette école, installée dans la plaine des Sablons, avait pour vocation de former les jeunes citoyens aux valeurs républicaines et surtout de leur dispenser une instruction militaire, notamment équestre. La Convention thermidorienne craignant que cette expérience ne soit un prétexte pour alimenter et structurer les forces de Robespierre, met fin à l'expérience. 

 

En orientant principalement son spectacle de Londres vers l'équitation de manège plutôt que l'équitation théâtralisée, Astley opère un tournant distinctif, la haute école et les exercices de manège ayant une connotation comme une vocation noble. Si c'est un moyen de garantir la complémentarité avec son établissement de Lambeth pour exploiter deux registres distincts des spectacles équestres, ces nouveaux exercices influencent également le spectacle de l'Astley's: les mêmes prestations sont aussi représentées de l'autre côté de la Tamise car il alterne en permanence les prestations de l'un et l'autre lieu. De complémentaire, l'Olympic Pavilion est donc une extension de l'Astley's. Philip Astley exploite l'Olympic Pavilion durant sept ans qui s'avèrent en réalité plus ou moins florissants. Il décide de céder l'établissement en 1813 à Robert Elliston (doc.2), quelques mois avant de mourir en 1814.

Dates clefs

1806 (1er dec.) : ouverture de l'Olympic Pavilion, Wych street, Strand, aussi connu sous le nom de Olympic Saloon

1807 : Astley's New Olympic Pavilion

1808 : Astley's Pavilion connu sous The Pavilion

1813 : vente à Robert W. Elliston

1813 (19 avril) : ouverture sous la direction de Elliston sous le nom de Little Drury Lane (1813) puis The Olympic Theatre (1814) 

1818 : Elliston reste propriétaire The Olympic mais vend la licence alors que lui-même a pu acquérir celle de Drury Lane. Se succèdent une série de directeurs

1826 : Elliston vend The Olympic à John Scott (alors propriétaire l' Adelphi Theatre). Direction marquante (succès) de Mme Vestris (1831-1839)

1849 : incendie de The Olympic

1899 : fermeture définitive de The Olympic

Demande de Astley pour lancer un nouveau spectacle équestre à Londres, 1804.
Astley to the Lord Chamberlain Olympic Pavilion

Voir aussi à propos d'Astley ...

Astley's Amphitheatre
Publications de Philip Astley 
Emplacements: carte des cirques à Londres
Astley's Toy Theatres
bottom of page